vendredi 24 février 2023

On chérit la volonté, mais la plupart du temps les choses s'effectuent sans que nous y ayons participé. 

Le cœur bat. Le sang s'engouffre dans les artères. Les vaisseaux sanguins alimentent chaque organe. Les poumons respirent. Le corps tient debout, assis, allongé, appuyé contre le premier appui venu.

Il est normal de se sentir absent. Comme écarté du monde.

C'est ce qui fait que certain geste que nous jetons sont excessifs et s'opposent au monde. Comme celui d'écrire. Car la preuve de notre vie, nous la réclamons sans cesse.

 Les armes sont partout. Et même le plus innocent polochon peut se révéler susceptible d'appliquer le pouvoir de vie et de mort.

Ca n'est pas de la faute des hommes, s'ils sont sans cesse penchés en bordure d'une ravine. Capable en deux ou trois mouvements d'accomplir des choses irréparables. Alors qu'une vie tout entière est parfois nécessaire pour atteindre de précieux résultats. Cela demande à l'homme une telle responsabilité, une telle clairvoyance. Le commun des mortels n'y est pas préparé. Et pour cause, on ne cesse de lui rabattre le mot liberté. De le pousser vers un confort incessant, qu'il croit mériter selon des lois naturelles. Ses muscles et son attention se relâche. Il est cerner d'artifices et lorsque pour une fois dans sa vie, la vertigineuse et naturelle sauvagerie ne manque pas de se présenter à lui, que peut-il en faire ?

A t-il les nerfs ? La sagesse ?

Non vraiment il n'y a pas de prévention possible contre le crime involontaire.


Se tenir blotti dans sa cachette la plus secrète, avec le désir fou et vain d'y être retrouvé.

lundi 20 février 2023

 

Volontaire. Abstiens toi de forcer l’entrée.

Elle est grande ouverte. Et pas de garde embusqué

Pour l’invitation comme pour l’interdiction ne compte que sur toi.

Des envies lui poussent.

Jusqu'à son corps.

Des bras...

samedi 18 février 2023

Ils sont là. Monstrueusement libres. Crocs et griffes.

Il faut leur donner un travail à chacun. De quoi les distraire de leur nature.

Dès qu'ils n'ont plus d'occupations, ils se souviennent des crocs, des griffes qu'ils ont, de la morsure dont ils sont capables, et succombent de nouveau aux charmes irrésistibles de la prédation.

lundi 13 février 2023

Le succès est la savoureuse et subtile rencontre entre un dysfonctionnement personnel et un trouble sociétal.

dimanche 12 février 2023

2 Rives

 Je suis né entre 2 rives qui criaient chacune "C'est moi la terre ferme"

samedi 11 février 2023

Vertiges

 

Quelques fois, il me suffit d’être debout pour qu’un vertige indéfinissable s’empare de moi.

Je ne sais pourquoi je me suis réfugié si haut perché, jusque dans ma tête. A me faire des idées sur le monde. Toujours est-il que par mes yeux je me vois dévaler de toute ma hauteur, à commencer par mes joues creuses qui n’offrent aucune prises, jusqu’aux lèvres ou il serait encore envisageable de trouver refuge.

Mais rien n’y fait.

Et je me vois tomber sans que rien ne puisse, pas même mes épaules, me ramener à la raison et me faire constater que je n’ai pas bougé d’un poil et que je suis toujours derrière mes yeux, bien arrimé à ce grand corps.

Je ne connais personne, à part moi, que de telles sensations accablent.

L’autre jour, je m’étais laissé griser par la vie, n’ayant pas depuis quelques jours subits la moindre affliction.

Je me suis mis en tête de vouloir visiter la région.

Pour se faire, j’ai sorti du tiroir de la commode une des grandes cartes qui permet sans avoir pris le moindre ascendants d’observer de haut le monde. Le simple mortel aurait son esprit occupé par les légendes, les noms, les lignes pointillés, le tracé des routes ; il aurait scrupuleusement à l’aide du premier marqueur venu, tracé son itinéraire au milieu des symboles, mais pensez-vous pour moi, tout juste dépliée la vaste surface de papier s’est aussitôt révélé panoramique et vertigineuse. Captivé par ces proportions, j'avais aussitôt perdu de vu qu'il s'agissait d'une carte et j'étais comme celui qui vient d'ouvrir la large porte coulissante de l'avion, ou l'air sauvagement s'engouffre, et réalise qu'il va devoir effectuer son tout premier saut dans l'intangible vide. Heureusement, Je fus de peu rattraper par le bureau et la chaise sur laquelle j’étais encore assis et je dus abandonner l’idée de prévoir ma route, laissant une nouvelle fois faire le hasard.

Partout des appuis

 Un lit pour s'allonger.

Un fauteuil pour s'assoir.

Le sol pour se tenir debout.

Partout des appuis.