Pour parer tous les coups, je me suis rendu imprenable.
Pour vous, la forteresse.
Pour moi, la prison.
Errances, essais, cheminement. Musiques et textes.
C'est faux, le paradis n'est pas perdu.
Chaque fois que je ferme les yeux, je le rappelle à moi.
D'ailleurs, m'a-t-il, un jour un seul, été offert autrement que par mes seuls songes.
Ai je un seul jour arpenté ses reliefs ?
D'aussi loin que je me souvienne, je n'ai fait que le désirer, déjà même au tout premier jour.
C'est comme s'il n'y avait jamais eu , à son sujet, que désire.
Le désir est paradis.
Je suis énervé.
La moindre chose qui m'arrive pourrait en devenir la raison. Cela me serait même profitable. Qu'on ne dise pas de moi que je suis énervé par nature. Mais la vérité est que je suis énervé sans cause apparente et que dés que possible il me faudra bien en trouver une et regagner mon calme.
"... On vit paraitre de nouvelles trichines, des êtres microscopiques qui pénétraient dans le corps des gens. Mais, ces êtres, ils étaient des esprits, doués d'intelligence et de volonté. Les gens qui les prenaient en eux devenaient fous, des possédés. Pourtant jamais, jamais les gens ne se croyaient plus intelligents et plus inébranlables dans leur vérité que ceux qui étaient contaminés. Jamais ils n'avaient cru plus inébranlables leurs verdicts, leurs conclusions scientifiques, leurs convictions morales et leurs croyances. Des bourgades entières, des villes, des nations se faisaient contaminer et devenaient folles. Les hommes vivaient tous dans l'inquiétude, ils ne se comprenaient plus, chacun pensait qu'il était le seul à détenir la vérité et se torturait en regardant les autres, se frappait la poitrine, pleurait et se tordait le bras ... " Dostoievski