Je suis le lieu d'arrivée de tous les voyages.
Là où je me tiens, tout y est récompense.
Errances, essais, cheminement. Musiques et textes.
On chérit la volonté, mais la plupart du temps les choses s'effectuent sans que nous y ayons participé.
Le cœur bat. Le sang s'engouffre dans les artères. Les vaisseaux sanguins alimentent chaque organe. Les poumons respirent. Le corps tient debout, assis, allongé, appuyé contre le premier appui venu.
Il est normal de se sentir absent. Comme écarté du monde.
C'est ce qui fait que certain geste que nous jetons sont excessifs et s'opposent au monde. Comme celui d'écrire. Car la preuve de notre vie, nous la réclamons sans cesse.
Les armes sont partout. Et même le plus innocent polochon peut se révéler susceptible d'appliquer le pouvoir de vie et de mort.
Ca n'est pas de la faute des hommes, s'ils sont sans cesse penchés en bordure d'une ravine. Capable en deux ou trois mouvements d'accomplir des choses irréparables. Alors qu'une vie tout entière est parfois nécessaire pour atteindre de précieux résultats. Cela demande à l'homme une telle responsabilité, une telle clairvoyance. Le commun des mortels n'y est pas préparé. Et pour cause, on ne cesse de lui rabattre le mot liberté. De le pousser vers un confort incessant, qu'il croit mériter selon des lois naturelles. Ses muscles et son attention se relâche. Il est cerner d'artifices et lorsque pour une fois dans sa vie, la vertigineuse et naturelle sauvagerie ne manque pas de se présenter à lui, que peut-il en faire ?
A t-il les nerfs ? La sagesse ?
Non vraiment il n'y a pas de prévention possible contre le crime involontaire.